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Divertissement

jeudi 1er juillet 1982, par Jacques Huybrechts

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 pour instruments de cuivre et batterie - 1931

En 1931, la Fondation Reine Elisabeth lui octroie (à sa demande) une bourse de voyage à Paris. Il n’y va pas et profite de l’argent qu’il a en main pour payer ses dettes et pourvoir aux besoins domestiques. A titre de boursier, se sentant tenu de faire quelque chose, il écrit ce divertissement la même année. C’est une œuvre hardie à l’époque. Comme maints divertissements modernes il n’est guère d’accès facile.

Extrait par la Musique Royale de la Force Aérienne

 FANFARES

Au début, les fanfares ont été jugées dramatiques, alors qu’il n’y a pas de drame du tout mais seulement un caractère forcené splendidement exploité par les cuivres et la percussion.

Ces fanfares ont l’envergure d’un véritable mouvement symphonique tour à tour violentes, lentes et graves ; elles se terminent dans un fortissimo héroïque. Ne pouvant faire jouer le Divertissement en entier, elles furent détachées pour être données seules en concert.

 NOCTURNE

Sur un martèlement obstiné des timbales, s’élève un thème méditatif confié à trois trompettes en sourdine, après un champêtre récitatif du cor solo et sur un rythme berceur, une trompette introduit le second thème. Les cors et les trombones y mêlent bientôt leurs voix profondes, amenant un dialogue où les liaisons forment de curieux entrelacs. Vient alors le très classique retour du thème initial, lequel scintille d’une subtile dissonance avant de s’éteindre.

 FINALE

Sur un violent forte, le cor lance le premier thème qui donne lieu aux multiples développements d’une bacchanale furibonde. Après quelques mesures pour permettre de respirer, on entend une chanson populaire qui éclate brutalement dans un merveilleux chorus. Les trompettes s’obstinent tour à tour sur un court motif et finissent par s’interpeller dans un crescendo étourdissant. Un forte sans réplique coupe court à cette orgie.

Albert HUYBRECHTS n’a jamais voulu nous divertir. Au contraire il nous empoigne et nous secoue avec force. Après ce qui s’est passé un an plus tôt, avec la crise du CHANT D’ANGOISSE, nous avons affaire à une « diversion », non à un divertissement comme le veut son titre d’ailleurs visiblement inspiré par les circonstances. [1]

Jacques A. HUYBRECHTS