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Deuxième quatuor à cordes

jeudi 1er juillet 1982, par Jacques Huybrechts

 1927

Le Deuxième Quatuor à Cordes, dédié au Quatuor Pro Arte, composé pendant l’été 1927 est joué en première audition aux Concerts Pro Arte en novembre 1928.

« Ce Quatuor, qui comporte quatre mouvements, est fort différent des œuvres précédentes d’Albert HUYBRECHTS, d’un caractère généralement beaucoup plus sombre. Ici tout est joie et lumière ; bien que le sentiment de profonde nostalgie, si particulier à HUYBRECHTS, n’en soit pas toujours exclu. L’emploi du bitonalisme y est très fréquent mais plutôt harmonique que linéaire.

 Mouvement animé

Ce mouvement est construit sur deux thèmes. Le premier, d’un caractère léger et enjoué, est suivi d’un motif auxiliaire au rythme sautillant, qui servira de base par la suite, au deuxième thème d’allure plus soutenue. Après de délicats entrelacs, le mouvement se termine dans un pianissimo doux comme un souffle.

 Assez vif (très rythmé)

Le thème initial, abrupt et agressif, comportant de curieuses déformations rythmiques, est suivi d’un motif d’allure plus mélodique. Un petit divertissement en pizzicati amène le deuxième thème emporté et violent. Le développement central est suivi d’un épisode plus calme basé sur le motif auxiliaire. Une strette clôt la partie.

 Lent

Ce mouvement d’un sentiment contemplatif et mélancolique a le caractère d’une berceuse douce et grave.

 Vif et léger

Ce final a l’aspect d’un « rondo ». Le premier thème exposé par le 1er violon est soutenu par un contre sujet en pizzicati confié à l’alto. Ce motif est repris peu après en canon par les 2ème et 1er violons. Entre mille artifices contrapuntiques, signalons ce canon en mouvement contraire à un temps d’intervalle entre le 1er violon et le violoncelle. Le développement est fourni par les combinaisons des premier et second thèmes (pizzicati). Un épisode d’un sentiment plus assombri amène la strette vive et joyeuse qui termine ce quatuor où rayonne un paisible bonheur. »

Cette analyse descriptive est de la main du compositeur.
Elle démontre le soin apporté à son travail et le cas qu’il en fait.
Et, pourtant, il n’invente rien. On peut dire sans honte et sans modestie que c’est du Milhaud revu et corrigé. Un très bon Milhaud débarrassé de ses bavures et de ses négligences.

On ne peut s’empêcher de penser à l’admirable 7ème Quatuor du maître d’Aix, qui serait soumis à plus de rigueur. HUYBRECHTS n’invente rien, il dit seulement quelque chose de plus : son propre bonheur. [1]

Jacques A. HUYBRECHTS